Comte Obligado !

× Acte I - Les salons du grand couturier parisien Amandine
Antoine est un garçon d'ascenseur dans la grande maison de couture "Amandine et Victor", mais il en a assez de faire l'écureuil dans sa cage en véhiculant des jolies femmes qui ne font pas plus attention à lui qu'à un meuble ; il vient de faire un héritage et il compte acheter un fonds de pâtisserie en épousant la pâtissière, ainsi qu'il l'explique à sa confidente, Mlle Mitaine, seconde au rayon robes de théâtre qui, elle aussi, a de hautes aspirations.
Mais Antoine a compté sans le fisc ; le parent dont il a hérité étant à un degré très éloigné, il ne touche plus qu'une somme ridicule, et de désespoir il prend la résolution de la dépenser on trois jours, de façon à connaître, enfin, la grande vie en s'offrant le luxe de mener pendant ce court laps de temps une existence de millionnaire.
Or, il y a parmi les clientes de la maison Amandine, Mme Xavière de Miranda, qu'Antoine admire particulièrement et dont le mari, un Espagnol, Cristobal de Miranda, est lancé dans de grandes spéculations boursières ; on donne ce soir chez eux une grande réception en l'honneur du grand banquier grec Bokalas qui doit soutenir le lancement de la prochaine affaire de Miranda : les superphosphates de Sidi Okba ; ce banquier a été découvert par Robert de Moustier, amant do Xavière, dont Mlle Mitaine est secrètement amoureuse.
Or, au dernier moment, le banquier se défile, c'est pour Xavière le ridicule devant Tout-Paris, et pour Miranda l'écroulement d'une combinaison opportune, car il vit sur un pied fantastique avec un argent uniquement dû à la spéculation.
Antoine, qui avait demandé trois jours de congé, revient sous livrée et la moustache rasée pour se préparer à sa courte vie d'homme du monde et Mitaine, par plaisanterie, le présente à Robert du Moustier comme un millionnaire algérien, le comte Obligado, car Antoine a fait son temps en Algérie et dans la maison, on l'appelle Le Bédouin, à cause d'une chanson qu'il a l'habitude de chanter dans ses jours de liesse.
Robert voit là l'occasion de retrouver un capitaliste pour les superphosphates de Sidi Okba et il le présente aux Miranda qui l'invitent aussitôt à leur réception, car il s'agit d'empêcher les bruits fâcheux, répandus par les mauvaises langues.

Acte II - Les appartements des Miranda, le soir de la fête
Mitaine, invitée par Miranda, s'efforce de se rapprocher de Robert ; elle doit aussi écarter les avances du gentilhomme espagnol, qui se fait de plus en plus entreprenant. Le numéro vénitien que donne Xavière, clou de la soirée, est destiné à éblouir l'invité millionnaire ; Antoine essaie surtout de ménager une rencontre entre Mitaine et Robert ; Xavière découvre le tête-à-tête ; Miranda étant à son tour compromis par Mitaine, Xavière s'apprête à chasser la simple employée du magasin de couture ; elle ne peut s'en prendre à celui qui la protège, le Comte Obligado devenu indispensable aux affaires de son mari.

Acte III - Le champ de courses d'Auteuil
Antoine poursuit son jeu et semble avoir obtenu la confiance de Xavière ; il passe pour l'amant de cette dernière aux yeux de Cristobal, que Mitaine utilise de son côté pour exciter la jalousie de celui qu'elle aime ; alors que la véritable identité d'Obligado est découverte et que son héritage est dépensé, un gain inespéré aux courses en fait un homme riche pour de bon. Il peut établir Mitaine qui épousera Robert de Moustier. Le commanditaire grec étant retrouvé, chacun pourra jouir sans compter de la richesse que promettent les affaires.