Accueil     Présentation     Liens     Remerciements     Actualité du site     Contact  
  Oeuvres     Auteurs     Compositeurs     Interprètes     Techniciens     Editeurs     Théâtres     Chronologie     Documents     SACD    
Partitions Photographies Autres images Articles de Presse Programmes 78 Tours Vidéos Enregts. après 1945 (disques-radio) Enregistrements originaux ECMF

Document

A propos de "Arsène Lupin banquier" (Lattès, 1930)

La reprise 2007-2008 par la troupe des "Brigands"

Radio


 / 
Emission "Le Mardi idéal"
(France Musique, 11 décembre 2007)
01:24:29 2007

 / 
Emission "L'Atelier des Chanteurs"
(France Musique, 13 décembre 2007)
00:59:56 2007

 / 
Emission "Etonnez-moi Benoît"
(France Musique, 29 décembre 2007)
00:59:40 2007

 / 
Danse avec claquettes sur le thème de
"C'est chouette d'être un monsieur",
par la troupe des Brigands
00:00:43 2007

Dossier de presse

mise en scène Philippe Labonne
assistant Thomas Gornet
dir. musicale Christophe Grapperon
scénographie Florence Evrard
costumes Elisabeth de Sauverzac
lumières Philippe Lacombe
chorégraphie Jean-Marc Hoolbecq
chef de chant Nicolas Ducloux
vidéos Frédéric Pannetier
Léticia Giuffredi/
Marie-Bénédicte Souquet
Francine
Emmanuelle Goizé Flo
Isabelle Mazin Liane/Mme Legrand-Jolly
Loïc Boissier Bourdin
Gilles Bugeaud Arsène Lupin
Gilles Favreau Millepertuis
Thomas Gornet Le Boucher/Claude
Flannan Obé Gontran
Alain Trétout Le Caissier/M. Legrand-Jolly
coproduction

Les Brigands
La Coursive
scène nationale de La Rochelle, ARCADI

coréalisation

Athénée Théâtre Louis-Jouvet
avec le soutien à la diffusion
d’ARCADI en Île-de-France
l’aide de la SPEDIDAM et de
l’ADAMI et la collaboration du
Théâtre Claude Debussy de Maisons-Alfort

Orchestre
 
Pablo Schatzman violon 1
Claire Sottovia/Benjamin Fabre violon 2
Laurent Camatte alto
Annabelle Brey/Vérène Westphal violoncelle
Nicolas Crosse contrebasse
Anne-Cécile Cuniot/Boris Grelier flûte
Christian Laborie/François Miquel clarinette, saxophone
Yannick Mariller basson
Takénori Némoto cor
Vincent Mitterrand/Rodolphe Puechbroussous trompette
Pierre Gourier percussions
Nicolas Ducloux piano

Présentation du projet

« Arsène Lupin, cet autre redresseur de torts, moins naïf et moins prédicant que Don Quichotte, moins musclé que d’Artagnan, et qui ne cherche pas à se faire passer pour un surhomme, est au premier chef un personnage sympathique à la foule ». M. Bex in Chantecler 24 mai 193o.

« J’ai essayé d’unir dans ma partition la formule française de Messager, Reynaldo Hahn, Maurice Yvain, à celle des Anglo-Américains. Y aurai-je réussi ?... Moi qui n’avais jamais eu peur d’Arsène Lupin, me voilà tout tremblant devant lui. » confie le compositeur quelques jours avant la création le 7 mai 193o au Théâtre des Bouffes-Parisiens.

Après Ta Bouche et Toi c’est moi, la compagnie Les Brigands clôt une trilogie dévolue au parolier Albert Willemetz avec une opérette policière qui permet, après Maurice Yvain et Moïses Simons la découverte d’un des meilleurs compositeurs avec lequel Willemetz ait collaboré : Marcel Lattès.

L’oeuvre

Jamais encore ce bijou de la comédie musicale parisienne d’entre-deux guerres n’avait eu les honneurs d’une reprise moderne.

Voici chose faite avec la nouvelle production-exhumation entreprise par les Brigands. Aussi, en guise d’apéritif, il convient de se remémorer avec gourmandise les conditions de création et d’exploitation de ce petit chef-d’oeuvre du divertissement à la française.

La première de cette « comédie policière en trois actes » eut lieu le 7 mai 1930.

Le héros de Maurice Leblanc avait déjà été porté à la scène par son auteur à l'Athénée, avant d'être exporté à l'étranger et repris en plusieurs langues. Un gros succès public qui n’est pas sans incidence sur le choix du sujet que Gustave Quinson, directeur des Bouffes Parisiens, et Albert Willemetz, auteur des lyrics et co-directeur du théâtre, allaient présenter en comédie musicale sur la scène de la rue Monsigny. Maurice Leblanc n’avait cédé ses droits à Gustave Quinson et donné l’autorisation de laisser écrire une comédie musicale sur le personnage qu’il avait créé qu’à l’expresse condition que son neveu Marcel Lattès, émérite musicien déjà bardé de succès avant-guerre, en composât la partition.

Le livret et les dialogues sont dus au très fameux vaudevilliste Yves Mirande, surnommé par le métier « L’homme de Quinson », ce dernier en ayant fait un temps sa plume lige et servile en échange d’avances substantielles et du règlement des dettes de ce joueur impénitent. Habile faiseur, d’une paresse aussi légendaire que sa facilité à faire des mots et à trousser des comédies à succès, Yves Mirande, qui travaillait peu, vite, mais souvent, a ici inventé une comédie très représentative de sa manière et des codes traditionnels de l’opérette « moderne » des années 2o. Si parfois le personnage de Lupin perd de ses couleurs dans les scènes dialoguées – un défaut aisément relevé à la création par la mise en scène de Louis Blanche et l’incroyable abattage du célèbre René Koval, celui-là même qui créera quatre ans plus tard les fameux « Palétuviers » de Toi C’est Moi avec Pauline Carton – on s’amuse beaucoup des astuces et des travestissements inventés par le facétieux Mirande et son compère Willemetz pour le fameux gentlemen cambrioleur, qui se trouve affublé de Gontran, acolyte spirituel et titi parisien en diable, incarné par Jean Gabin à la création. La future vedette du cinéma français, encore « jeune premier comique » en troupe aux Bouffes Parisiens - dont le père est un des piliers - défend un rôle à la Frégoli, incarnant crânement des figures plus pittoresques les unes que les autres (employé de banque, mécano, serveur, secrétaire, faux agent...). L’intérêt et le charme de l'ouvrage résident principalement dans les scènes musicales, dont les lyrics rehaussent l'éclat. Les vers étincelants de Willemetz galvanisent la comédie et en gomment les faiblesses. Quant à Marcel Lattès, il fait partie de ces musiciens racés qui ont tout particulièrement capturé la rythmique interne et l'énergie des vers du célèbre parolier pour en traduire musicalement l'esprit. Six faces 78 tours témoignent de l'inventivité du musicien et du lyriciste, de la couleur très inhabituelle et véritablement personnelle des chansons nées de leur fructueuse collaboration - dans une période où l'on pourrait croire que toutes les chansons de théâtre musical se ressemblent. Ces enregistrements rendent justice à une oeuvre méconnue servie par un musicien singulier, dernier représentant de ce style français.

Louis Blanche, qui signait la mise en scène, donnait la réplique à Jacqueline Francell, jeune première consacrée aux côtés de la délicieuse Meg Lemonnier qui dispensait ses grâces acidulées dans le rôle de Flo. Mary Simona, ex-Reine de Beauté que Willemetz avait rencontrée deux ans plus tôt et avec laquelle il entretiendra une durable liaison interprétait Liane. Brillante chanteuse et excellente artiste, elle était promise à une éblouissante carrière aux Bouffes dans les créations de Willemetz, mais les convenances en décidèrent autrement.

Lucien Baroux, artiste que le Poste Parisien puis la Radiodiffusion Française d'après-guerre allaient rendre plus populaire encore, complétait de son solide talent une distribution de grande qualité. Puissent les Brigands nous restituer les plaisirs d’un Lupin plus spirituel et cambrioleur que jamais.

Christophe Mirambeau,
auteur de Albert Willemetz, un regard dans le siècle, éd. La Rampe

Biographies

Les auteurs de la pièce

Marcel Lattès
(Nice, 11 décembre 1886 - Auschwitz, 12 décembre 1943)

Disciple d’André Messager, Marcel Lattès possède un sens aigu de la mélodie originale et doit à Albert Willemetz deux de ses succès à la scène : Le Diable à Paris (1927, avec Dranem), et Arsène Lupin banquier. Sa belle carrière au cinéma nous laisse notamment l’impayable duo "Et le reste" immortalisé par Arletty. On lira dans Le Petit Bleu du 9 mai 193o : « La musique de Marcel Lattès commente l’action avec un esprit et une finesse qui ne s’abaissent jamais à une concession à ce que l’on croit être du goût du gros public. Toute sa partition est d’une distinction remarquable ; cela ne l’empêche pas d’user des rythmes syncopés à la mode ou de s’amuser d’ingénieuses parodies. »

Yves Mirande
(Bagneux, 8 mars 1876 - Paris, 17 mars 1957)

Sommé par son père de choisir entre le séminaire et l’École navale, Yves Mirande, de son vrai nom Le Querrec, sera tour à tour précepteur, journaliste et secrétaire d’un ministre. En 1920, il renonce à devenir sous-préfet quand Antoine lui annonce qu’il va monter sa pièce Le Chasseur de chez Maxim’s. Dès la création de sa deuxième pièce, Octave, Mirande est célèbre. Il passe dès lors ses nuits chez Maxim’s, signe pour la MGM à Hollywood… et dit de lui sans prétention : « Je n’étais qu’amusant, j’étais donc sans importance. C’était la beauté de l’époque : avec deux petits actes on était connu. »

Albert Willemetz
(Paris, 14 février 1887 - Marnes la Coquette, 7 octobre 1964)

Né à Paris en 1887, l’esprit brillant, la plume légère, maître de la rime et du jeu de mots, Willemetz façonnera toute l’histoire musicale parisienne jusqu’à sa mort en 1964. George van Parys le décrit comme « un curieux mélange d’homme d’affaires et d’artiste, de bourgeois et de bohème ». Après le triomphe de Phi-Phi (1918), la carrière de Willemetz est fulgurante : opérettes, revues de music-hall, chansons à succès (Mon homme, Valentine, Félicie aussi).

L’équipe artistique

Les Brigands - compagnie de théâtre lyrique

En 2ooo, Loïc Boissier ouvre avec Nicolas Ducloux la partition de Barbe-Bleue d’Offenbach et propose à quinze de ses collègues du Choeur des Musiciens du Louvre d’en monter une version légère sur la Scène nationale de Montbéliard. Benjamin Lévy dirige et Stéphan Druet met en scène.

L’équipe s’organise en 2oo1 pour faire tourner ce spectacle une vingtaine de fois en France et notamment sur les Scènes nationales de St-Quentin-en-Yvelines, La Rochelle et Martigues. Elle s’intitule « Les Brigands » du nom d’un des chefs-d’oeuvre d’Offenbach.

S’affirme par la suite le goût pour des pièces méconnues du compositeur : ce sera en 2oo2, avec le soutien de la Fondation France Télécoms, Geneviève de Brabant et une première série de représentations à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet, puis en 2oo3, Le Docteur Ox et une première captation audiovisuelle (une heure de programme pour ARTE et un DVD récompensé d’un Diapason d’or).

En 2oo4, le choix se porte sur une partition au titre insolite : Ta Bouche. Cet ouvrage de 1922 est écrit pour neuf chanteurs : un format idéal pour l’Athénée où il est donné pendant un mois entier avec grand succès. Au printemps 2oo5, ce spectacle bénéficie d’une nomination aux Molières, reçoit le prix SPEDIDAM du meilleur spectacle musical, il est repris durant dix semaines au Théâtre de la Madeleine à Paris et fait l’objet d’une captation pour le DVD et France 2. La compagnie s’entiche dès lors du parolier Albert Willemetz et propose en novembre 2oo5 sur la Scène nationale de La Rochelle une nouvelle production de Toi c’est Moi, une comédie musicale signée du cubain Moïses Simons (nomination en 2oo6 aux Molières - meilleur spectacle musical). Toi c’est Moi est donnée, à l’Athénée, puis en tournée à travers la France d’octobre à décembre 2oo6 et fait l’objet d’un enregistrement discographique (label tourbillon). La S.A.D.M.P. de Louis Beydts et Chonchette de Claude Terrasse, deux petits opéras bouffes du début du XXème siècle sont donnés en août 2oo6 à Montreuil-sur-Mer et pour huit représentations, à l’Athénée en décembre 2oo6.

De février à juin 2oo7 et pour 28 représentations, la compagnie propose, à l’Athénée, une nouvelle production des Brigands d’Offenbach dans une version pour quinze chanteurs et quinze musiciens, qui est reprise 21 fois en tournée entre novembre 2oo7 et mai 2oo8 notamment à Vannes, Chalon, Reims, Lorient, Alès, Charleroi, Le Havre et au Luxembourg.

La nouvelle création de la saison 2oo7-2oo8 a lieu à La Rochelle, le 26 octobre 2oo7.

La compagnie reçoit à cette occasion et pour la première fois, le soutien d’ARCADI.

La mise en scène est confiée à Philippe Labonne et la direction musicale à Christophe Grapperon.

Philippe Labonne - mise en scène

En 1985, Philippe Labonne entre aux Ateliers du Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis dirigés par Daniel Mesguich et animés par Philippe Duclos. De 1985 à 2oo5, il travaille en tant que comédien sous la direction de Daniel Mesguich, Michel Bruzat, Philippe Duclo, Max Eyrolle, Geneviève Schwoebel, Antoine Régent, Guy Lavigerie, Jean-Jacques Etcheverry, Daniel Ogier, Pascale Lemée, David Gauchard. Il fonde en 1988 sa compagnie, Le Théâtre en Diagonale, et signe en 1989 sa première mise en scène : Cabaret Berlioz ou la vie Privée d’un Romantique dont le texte sera publié aux éditions Analogies.

De 199o à 2oo6, il met en scène : Paroles d’Hommes, George Dandin, Les Instants Giraudoux, Pique-Nique, Jean l’Enchanteur ou le Cancre Inspiré, Nous les petits, les sans-grade, À la gauche de Dieu, L’Echange, À l’heure où l’on s’embrasse, La Cerisaie, La Station Champbaudet, Le Coeur à Rire, Victor ou les Enfants au Pouvoir, Orion le Tueur, Le Système Ribadier. Pour la compagnie Méli Mélo Fabrique, il met en scène quatre spectacles pour le jeune public : Cabanes, XXL, L'Enfant Océan et les Signes.

Pour le cinéma et la télévision, il tourne notamment sous la direction de Maël Bocquart, Sophie Bensadoun, François Luciani, Olivier Volcovici. En janvier 2oo7, il met en scène à l'Opéra-théâtre de Limoges Le Barbier de Séville de Rossini. Il est professeur d’Art Dramatique à l’École nationale de Musique de Brive.

Christophe Grapperon - direction musicale

Christophe Grapperon a étudié l’accordéon de concert, le chant, la musicologie puis la direction de choeur et d’orchestre avec Pierre Cao, Catherine Simonpietri et Nicolas Brochot. En janvier 2ooo, il est l’assistant de Marc Minkowski pour la production de Manon de Massenet à Monte-Carlo et devient en 2oo2 le chef du choeur des Musiciens du Louvre.

Comme baryton, il est engagé par de nombreux ensembles vocaux (Soli Tutti, Les Jeunes Solistes, Séquenza 9.3) et participe avec Les Brigands aux productions de Barbe Bleue, Geneviève de Brabant, Le Docteur Ox et Les Brigands d’Offenbach. Il a dirigé Les Aventures du Roi Pausole d’Honegger à l’Opéra de Toulon et plusieurs représentations de Ta Bouche, Toi c’est moi et Les Brigands.

Florence Evrard - scénographie

Florence Evrard a suivi des études de lettres modernes et une formation de plasticienne à l’École supérieure des Arts Appliqués. En 1989 elle rencontre le scénographe André Acquart avec lequel elle collabore sur plus d’une trentaine de projets : exposition, scénographies de théâtre et d’opéra. En 2oo3, elle devient une collaboratrice régulière de la compagnie lyrique Les Brigands dont elle signe les scénographies de Docteur Ox, Ta bouche, Toi c’est moi, La S.A.D.M.P. et de Chonchette. Dans le domaine lyrique, elle a travaillé à l’Opéra de Paris en 2oo4 où elle a co-signé les décors de L'heure espagnole de Maurice Ravel et de Gianni Schicci de Giacomo Puccini sous la direction de Seiji Ozawa et dans une mise en scène de Laurent Pelly. Au théâtre, elle travaille régulièrement avec des metteurs en scène explorant les textes d’auteurs contemporains : Yamina Hachemi, Fred Personne, Laurent Lévy, J-C. Grinewald, Maurice Attias, Gérard Abela.

Elle intervient aussi en tant que plasticienne auprès de grandes institutions comme l’INSERM, l’Institut national de la Recherche Agronomique dont elle conçoit l’exposition Recherches en lumières (créée pour le cinquantenaire de l’INRA et présentée à Tokyo dans le cadre de l’Année de la France au Japon en 1998), La Villette (création en 1999 d’un nouveau lieu polyvalent, Le Parquet de Bal).

Elisabeth de Sauverzac - création de costumes

Elisabeth de Sauverzac dessine et réalise des costumes et accessoires de costumes pour l’opéra, le théâtre et la danse. Au théâtre, elle a travaillé avec Philippe Adrien, Claude Régy, Jean-Pierre Loriol, Christophe Thiry, Dominique Lurcel, Véronique Lesergent, Brontis Jodorowsky, Stéphan Druet. Pour la danse, elle a longtemps travaillé avec Peter Goss. Dans le domaine lyrique, à l’Opéra Bastille, elle assiste Anthony Ward pour la création des costumes de Macbeth de Giuseppe Verdi, mise en scène de Phyllida Lloyd en 1998 et participe à la production de I Capuleti e i Montecchi de Vicenzio Bellini, mise en scène de Robert Carsen. En 2ooo, elle y signe les costumes et accessoires des Voyages d’Ulysse de Jacques Hadjaje, mise en scène de J.P. Loriol.

Elle suit la compagnie Les Brigands depuis la création de celle-ci. Elle est l’auteur des costumes de Barbe Bleue, Geneviève de Brabant (dont elle signe aussi le décor), Le Docteur Ox, Les Brigands, La S.A.D.M.P, Ta bouche, Toi c’est moi et Chonchette.

Philippe Lacombe - création lumière

Véritable sculpteur de lumières, Philippe Lacombe travaille depuis 25 ans pour le théâtre, la danse et l’opéra, régulièrement avec une trentaine de compagnies. En suivant le processus de création aux côtés des initiateurs des différents projets, la lumière lui permet de se mettre au service de la dramaturgie afin d’en enrichir le sens.

Au théâtre, il a notamment travaillé avec de nombreux metteurs en scène tels que Jean Gillibert,

Michel Bouquet, Michel Galabru, Gabriel Garran, Agathe Alexis, Dominique Lurcel, Jean-Luc Revol (Le Cabaret des hommes perdus, Molière du Meilleur Spectacle musical, 2oo7). Dans le domaine musical, il a mis en lumière des drames liturgiques, des opéras (La Flûte Enchantée, Don Pasquale, Don Giovanni), des ballets (Compagnie Arabesque, chorégraphies de M.L. Tarneaud), des concerts de jazz, des spectacles de variété (Anne Roumanoff à l’Olympia), de la musique électroacoustique (Centre G. Pompidou, Ircam), des défilés de mode (C. de Castelbajac).

Depuis 2oo3, il accompagne la compagnie lyrique Les Brigands : Le Docteur Ox, Les Brigands, Ta bouche, Toi c’est moi, La S.A.D.M.P., Chonchette. Il est également enseignant à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs à Paris.

Les interprètes

Léticia Giuffredi - Francine

Diplômée du CNR de Grenoble dans la classe de chant d’Angèle Garabedian en juin 2oo5, Léticia Giuffredi chante en récital notamment dans le cadre des découvertes des jeunes interprètes à l’auditorium du musée de Grenoble. Elle se produit dans plusieurs rôles, notamment en 2oo6, dans celui de Cricri dans Le Chanteur de Mexico de Francis Lopez au Théâtre du Châtelet mis en scène par Emilio Sagi et dirigé par Fayçal Karoui. Elle a interprété le rôle de la Folie (Platée de Rameau) dans Le Jeu de la Grenouille dirigé par Mirella Girardelli avec l’Atelier des Musiciens du Louvre.

Emmanuelle Goizé - Flo

Elle étudie le chant au CNR de Boulogne-Billancourt et de Bayonne ainsi qu’au CNIPAL de Marseille avec Ivan Matiakh. Elle chante sous la direction de Benoît Girault (Don Giovanni), Jérôme Savary (La Périchole, La Vie parisienne), Benjamin Lévy (La Fiancée du scaphandrier). Elle interprète les rôles principaux de Pomme d’Api et de La Botte Secrète de Claude Terrasse sous la direction de Xavier Delette. Au cinéma, elle joue dans la comédie musicale Jeanne et le garçon formidable de Jacques Martineau et Olivier Ducastel.

Elle a fait partie de toutes les productions de la compagnie Les Brigands : Barbe Bleue, Geneviève de Brabant, Le Docteur Ox, Ta Bouche, Toi c’est Moi, La S.A.D.M.P., Chonchette et Les Brigands. Sous la direction de Marc Minkowski, elle interprète Papagena dans La Flûte Enchantée au Teatro Real de Madrid et la seconde sorcière dans Didon et Enée au Théâtre du Châtelet aux côtés de Jessye Norman. En 2oo7 elle est Lulu de Belleville dans la création de Germaine Tillon Verfügbar aux Enfers au Théâtre du Châtelet.

Isabelle Mazin - Mme Legrand-Jolly / Liane

Isabelle Mazin étudie au Conservatoire national supérieur d’Art Dramatique de Paris dans les classes de Daniel Mesguich et Jean-Pierre Vincent. Gildas Bourdet la dirige dans L’été de Romain Weingarten au Théâtre national de la Colline. À l’Opéra, elle chante notamment sous la direction de Jean-Yves Ossonce dans La Vie Parisienne de Jacques Offenbach (mise en scène d’Alain Françon à l’Opéra de Lyon) et dans l’Opéra de Quat’sous de Kurt Weil, dans la mise en scène de Charles Tordjman au Théâtre national de Chaillot. Au cinéma, elle tourne entre autres, avec Francis Girod et Jean-Pierre Sinapi. En 2oo5, elle interprète Mélanie dans Ta Bouche avec la compagnie Les Brigands et en 2oo6, on la retrouve dans L’Histoire Vraie de la Périchole d’Offenbach mise en scène par Julie Brochen.

Loïc Boissier - Bourdin

Diplômé de Sciences Politiques, Loïc Boissier est à vingt-cinq ans l’administrateur des Musiciens du Louvre. Il a pris goût au chant au sein du Choeur de l’Armée Française et se glisse dans les rangs quand, en 1995, est créé le Choeur des Musiciens du Louvre. Il participe dès lors sous la baguette de Marc Minkowski à de nombreux enregistrements (Händel, Lully, Rameau, Gluck, Charpentier, Offenbach) et à des productions telles que La Belle Hélène d’Offenbach au Théâtre du Châtelet et Platée de Rameau à l’Opéra de Paris. En 1998, il monte avec Nicolas Ducloux deux productions légères (Bagatelle et Croquefer d’Offenbach) avant de créer en 2oo1 la compagnie Les Brigands.

Durant l’été 2oo1, il est membre de l’Académie Européenne du festival d’Aix-en-Provence. Depuis 2oo1, il participe à l’ensemble des productions de la compagnie Les Brigands dont il est, par ailleurs, l’animateur. Depuis cette saison, il dirige l’Opéra Théâtre de Besançon.

Gilles Bugeaud - Arsène Lupin

Après ses études au CNSM de Paris dans la classe de Nicole Broissin, Gilles Bugeaud crée un trio comique « La troisième ligne » avec laquelle il se produit sur scène et à la télévision. Comme interprète, il chante un répertoire varié qui va de Jacques Offenbach à Leonard Bernstein et travaille notamment sous la direction de Mireille Laroche, Patrice Caurier et Moshe Leiser, Philippe Hui, Dominic My, Eric Krüger, Stephan Druet et Jean Lacornerie.

Aimant à mêler le théâtre et la musique, il s’intéresse naturellement au théâtre musical. On a pu ainsi le voir dans un spectacle original d’Alain Germain, Notes de Champagne mais aussi dans La Petite Sirène, opéra pour enfant d’Isabelle Aboulker ou encore dans Nel Haroun, une revue orientale qu’il joua aux côtés du danseur Mayodi. Passionné par le répertoire du cabaret, il créa son one man show intitulé J’ai mangé ma fourchette dans lequel, accompagné au piano par Christophe Manien, il remet au goût du jour des chansons d’humour du 20ème siècle.

Avec la compagnie Les Brigands, il a interprété le Comte Du Pas de Vis dans Ta Bouche, Pédro Hernandez dans Toi c’est Moi et Saint-Guillaume dans Chonchette. On le verra prochainement dans Lady in the dark de Kurt Weil (Opéra de Lyon) et dans Les Folies d’Offenbach mises en scène par Jean Lacornerie.

Gilles Favreau - Millepertuis

Après des études de musicologie à Tours, Gilles Favreau chante dans le choeur du Grand Théâtre de Tours. Depuis 1997 il tourne avec la troupe de théâtre musical La Java des Gaspards. Il a notamment joué dans La Station Champbaudet (2oo2), opérette adaptée d’une pièce d’Eugène Labiche, puis Le coeur à rire (2oo4) ou encore la version musicale de L’Avare mise en scène par Lionel Parlier (2oo7). Il participe également à différents projets de théâtre : en tant que comédien dans Le Misanthrope (2oo3), arrangeur musical dans Ékatarina Ivanovna (2oo2), ou pianiste dans Les chiens ne font pas des chats (2oo6).

Depuis 1999, il travaille en collaboration avec le Conseil Régional (A.T.C.R.L.) et l’Éducation nationale pour des interventions pédagogiques avec des petites formations de l’Orchestre Symphonique régional du Limousin, dans les lycées agricoles et professionnels de la région. En 2oo5, il rejoint la compagnie Les Brigands pour le spectacle Toi c’est moi, puis il est le Caissier dans Les Brigands en 2oo7.

Flannan Obé - Gontran

Flannan Obé étudie la comédie et le chant dès le lycée à l’École Florent et dans plusieurs conservatoires parisiens, formation qu’il complète par des cours de danse. Au théâtre, il aborde des répertoires variés, allant de la tragédie, avec Racine ou Dostoïevski, au boulevard, avec Feydeau, Guitry, Labiche, ou encore Courteline. Il s’essaye également à la mise en scène, avec, notamment, Gilbert sur scène de Yves Hunstadt ou encore L’Arbre des tropiques de Yukio Mishima. Mais c’est dans les spectacles alliant théâtre et chant qu’il connaît le plus de bonheur. Ainsi il fait régulièrement un tour du côté de l’opérette et incarne différents rôles chez Offenbach, mais aussi chez Franz Lehar ou Francis Lopez. Depuis cinq ans, il est Gaston dans le trio Lucienne et les Garçons. Leur deuxième création, Music-Hall, a remporté en 2oo6 le Prix de la SPEDIDAM lors de la Cérémonie des Molières. Enfin, il apparaît régulièrement au cinéma et à la télévision, dans des films tels que Monsieur Batignolle de Gérard Jugnot, ou des séries telles que Rastignac ou les ambitieux et Avocats et Associés sur France 2.

Alain Trétout - Le Caissier / M. Legrand-Jolly

Après des études théâtrales au Théâtre École de Tania Balachova à Paris, il débute au Théâtre de Carouge à Genève. Il travaille comme comédien et metteur en scène dans plusieurs théâtres suisses. En 198o, il rencontre Benno Besson avec qui il travaille pendant huit ans à la Comédie de Genève. C'est sous sa direction qu'il joue notamment plus de trois cents fois le rôle-titre dans L'Oiseau Vert de Gozzi, et en 1988, le rôle de Galy Gay dans Homme pour Homme de Brecht. De retour à Paris en 1989 il rencontre Jean-Marie Villégier avec qui il collaborera jusqu’en 2oo4 dans de nombreux spectacles. Avec Jean-Claude Fernandez, il crée la compagnie Latitude 45 qui monte deux oeuvres contemporaines qui leur sont confiées par leurs auteurs, Vittorio Franceschi et Eduardo Manet. Il travaille également avec, entre autres, Jérome Savary, Dominique Pitoiset, Jean-Louis Jacopin, Patrick Haggiag, Olivier Werner, Philippe Lenaël, Natalie Van Parys. Avec la compagnie Les Brigands, il est M. van Tricasse dans Le docteur Ox et Pfitz dans Toi c’est moi en 2oo6.

Thomas Gornet - Le Boucher / Claude

Thomas Gornet étudie à l'Académie théâtrale de l'Union-CDN du Limousin (promotion 1999-2oo1). Avec la compagnie du Dagor, il met en scène Zilou parle de Patrick Lerch, Gavage de Thomas Gornet, Une main ouverte, un poing fermé d'après Christophe Martin, Des paillettes sur ma robe d'après Music-Hall et Hollywood de Jean-Luc Lagarce et Maigret en petite forme d'après Simenon. Comédien et assistant à la mise en scène, il a notamment travaillé avec Stéphanie Chévara, Bertrand Bossard, Emilie Valantin, Jorge Lavelli et Didier Bezace. Il est également l'auteur d'un monologue, L'oeil de l'ornithorynque, et d'un roman pour adolescents Qui suis-je ? paru dans la collection Medium de L'école des loisirs.

Images

   

Revue de presse

RFI
21.12.2007

Arsène Lupin aux mains des Brigands !
par Elisabeth Bouvet

Qu’on se le dise, Arsène Lupin est de retour. Dans une version et une posture toutes deux pour le moins inhabituelles. Non content de pousser la chansonnette, le gentleman cambrioleur le plus réputé de France endosse, qui plus est, le costume de directeur de banque. Ce qui ne manque pas de piment ! Cette découverte, on la doit à la Compagnie Les Brigands qui, poursuivant son travail d’exhumation des opérettes oubliées entamé en 2001, met en scène, au théâtre de l’Athénée à Paris, Arsène Lupin banquier où l’on retrouve le parolier fétiche de la troupe, Albert Willemetz (1887-1964). Quant à la (formidable) partition, elle est l’œuvre de Marcel Lattès (1886-1943). Déguisements, imbroglio, humour, élégance… Un Arsène Lupin, même banquier, à la hauteur de sa légende d’incorrigible et irrésistible justicier.

Ça devait bien finir par arriver. La Compagnie Les Brigands ne pouvait pas ne pas croiser un jour le chemin du maître ès brigandage, l'inégalable Arsène Lupin. C’est chose faite, à la faveur d’Albert Willemetz, parolier décidément tout terrain dont la troupe emmenée par l’acteur et interprète Loïc Boissier s’est entichée, il y a environ 7 ans. Après avoir monté Ta bouche puis Toi, c’est moi dont les airs chantés étaient déjà signés Albert Willemetz, elle s’empare de ce petit bijou de l’opérette qu’est Arsène Lupin banquier, une œuvre en trois actes mise en scène pour la première fois en 1930, avec notamment Jean Gabin dans le rôle de Gontran, le factotum de Lupin. « On se laisse guider par Albert Willemertz et on redécouvre ainsi, à chaque fois, de nouveaux compositeurs. Ce fut Maurice Yvain avec Ta bouche, Moyses Simons avec Toi, c’est moi et, là, c’est Marcel Lattès », raconte Loïc Boissier.

Lupin, banquier malgré lui

L’intrigue, comme le titre le dit assez clairement, nous dépeint donc Arsène Lupin dans la peau, ou disons plutôt, dans les habits de Bourdin, un directeur de banque. Une banque, la banque Bourdin, que le gentleman cambrioleur s’apprêtait en vérité à dévaliser quand un imprévu (la faillite de la dite banque) a contraint notre homme et ses acolytes à revoir leurs desseins, et Arsène Lupin à se substituer au directeur, au demeurant véreux, de l’établissement. Tout ce stratagème pour tenter de sauver la réputation de la nièce du vrai directeur venue demander à son oncle de faire taire les rumeurs sur son compte, et ainsi, de sauver son mariage prévu bientôt avec le fils d’un diamantaire célèbre de la place de Paris. Diamantaire que Lupin, pas tout à fait indifférent au charme de sa fausse nièce, est amené à « alléger » pour renflouer les caisses de la banque. Au troisième acte, la banque est pleine aux as, les clients affluent de nouveau, Lupin est célébré mais le destin rattrape notre banquier malgré lui qui décide de reprendre son costume de « voleur du grand monde », comme le dit la chanson. Sans compter, détail qui vaut son pesant d'or, que Lupin a un peu la police aux trousses !

L’esprit plutôt que la lettre

Dans la série, l’habit fait le moine, Arsène Lupin banquier est un régal de quiproquos où personne n’est jamais tout à fait celui qu’il prétend être. Fausses pistes et identités d’emprunt, le livret est à l’aune de ce petit univers en trompe l’œil, tout en jeux de mot, ironie et légèreté tandis que la mise en scène se joue bien sûr de ces imbroglios avec un délice, une énergie et une cocasserie qui savent aussi respecter les moments moins virevoltants. Quand Lupin fond devant la nièce du banquier qu’il campe, quand Flo la compagne et comparse du voleur se découvre jalouse ou quand la nièce ne sait plus dans quelle direction bat son cœur. « Ce n’est pas du music hall du début à la fin. C’est une musique très intéressante, continue Loïc Boissier, car elle est nourrie de la culture de la musique française de la Belle Epoque, Lattès était un élève d’André Messager, mais également des rythmes anglo-américains qui ont débarqué avec la Première guerre mondiale ». Soit une musique typique de l’entre deux-guerres.

« Une musique métissée », surenchérit Christophe Grapperon, directeur musical qui explique que « la partition n’arrête pas de swinguer, les mélodies, quant à elles, sont très parisiennes, très inspirées, on les retient facilement. C’est un mariage réussie des deux influences ». Du rythme, des airs suspendus qui prennent leur temps, un mélange effectivement heureux qu’il n’a pas été besoin de « truquer pour qu’il nous parle encore aujourd’hui », assure le chef d’orchestre. Même traversée de détours volontairement décalés, empruntés par exemple au rap ou aux Beatles, la musique ne s’en trouve pas altérée : « C’est une musique à couplets, et Marcel Lattès semble nous dire d’inventer, passé le premier couplet. C’est comme s’il nous invitait à laisser partir notre imagination », apprécie Christophe Grapperon qui a juste veillé, reconnait-il, « à ce que le passage du parlé au chanté et vice versa respecte un certain équilibre, autrement dit que l’histoire continue quand on chante et que le rythme continue quand on parle ».

N’était le début du premier acte un peu cafouilleux, rendant du même coup la mise en place un peu laborieuse (quelques ajustements devraient cependant suffire pour remettre d’aplomb l’ouverture), on est rapidement séduit par la virtuosité des dialogues - écrits, eux, par Yves Mirande (1876-1957) -, par la délicieuse impertinence des lyrics, par l’entrain, le plaisir communicatif des comédiens, par les costumes, habile mélange des genres entre années folles, période hippie et style « cling cling », par les pics, juste ce qu’il faut, à l’égard de tout ce qui se voudrait bien pensant, banquiers et nouveaux riches, par la classe du héros, un Arsène Lupin digne du personnage imaginé par Maurice Leblanc et dont les deux acolytes Gontran et Flo, gouailleurs et joueurs à souhait, rehaussent encore la belle prestance. Bref, on aurait grand tort de reprendre en chœur l’un des refrains d’Arsène Lupin banquier, « Prenez garde au voleur » car, se charge de rectifier Lupin himself, « Figaro, Cartouche, Scapin, tel est Lupin ». Hautement fréquentable !

Arsène Lupin banquier, au théâtre de l'Athénée à Paris. C'est à déguster jusqu'au 13 janvier 2008. A signaler aussi à la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu), une exposition consacrée à l'histoire artistique du théâtre de l'Athénée-Louis Jouvet, depuis 1982. Soit un quart de siècle de théâtre public.

Classiquenews.com

Opérette policière

Arsène Lupin incarne un paradoxe qui donne coprs à sa légende: cambrioleur certes mais juste, avec cette once d'élégance typiquement parisienne... La Compagnie Les Brigands s'intéresse au personnage en jouant l'opérette de Marcel Lattès (1930), dans une version pour neuf chanteurs et douze musiciens, en 30 représentations, à Paris et en Île de France. Le banquier que Lupin s'apprète à détrousser de près de deux millions est corrompu jusqu'à la moelle, déjà en fuite, et son nom entaché par l'ignominie d'exactions honteuses, suscite le désarroi et la colère de ses proches, dont surtout sa nièce.

Guère en difficulté, toujours prompt à revêtir plusieurs masques, Lupin se fait passer pour le banquier peu scrupuleux et veille à rétablir la confiance. Il est d'autant plus habile dans ce jeu du travestissement qu'il s'agit désormais sous son identité d'emprunt, de voler cette fois le diamantaire de Saint-Germain, Legrand-Jolly. En 1930, sur la musique de Michel Lattès, le célèbre Kovan est Lupin, et à ses côtés, le jeune Gabin est son adjoint: Gontran. Après Ta bouche, Toi, c'est moi, Les Brigands ferment leur trilogie théâtrale et lyrique dédiée au parolier Albert Willemetz, en dévoilant le talent du musicien Michel Lattès. Ce dernier d'ailleurs avoue avoir tenté dans Lupin, une alliance entre l'opérette hexagonale façon Messager, Hahn, Yvain et les comédies américaines, d'où ses nombreuses incursions jazzy.

Les interprètes se sont révélés en 2001 dans Les Brigands d'Offenbach, production itinérante qui a rassemblé sous la direction de Benjamin Lévy, plusieurs choristes des musiciens du Louvre. Suit Genneviève de Brabant du même Offenbach en 2002, puis en 2003, Docteur Ox dont l'édition en dvd dévoile assez le diapason du délire suréaliste qu'aime à cultiver la Compagnie désignée désormais du nom de l'oeuvre première, Les Brigands. La jubilation scénique des acteurs chanteurs, le piquant de l'orchestre porté par l'instinct musical autant qu'expressif de Benjamin Lévy ont ensuite réalisé une production non moins captivante de Ta bouche, opérette de 1922, applaudie pendant un mois à l'Atelier Louis Jouvet. Puis succède à Ta bouche, Toi c'est moi, premiers volets d'une trilogie révélant la poésie du parolier Albert Willemetz (Meilleur spectacle musical aux Molières 2006).

La production d'Arsène Lupin Banquier a été créée le 26 octobre 2007 à La Rochelle. Pour ce nouveau spectacle, Philippe Labonne met en scène, et Christophe Grapperon, chef du choeur des Musiciens du Louvre, dirige la Compagnie Les Brigands. Outre l'équilibre théâtre/chant, (c'est d'ailleurs le personnage très chantant de Francine qui restitue à la pièce sa dimension et sa couleur lyrique), l'intérêt de l'ouvrage se précise dans l'orchestration qui a été rétablie ici pour 12 musiciens quand l'oeuvre originale était écrite pour trente instrumentistes. Il a fallu donc réécrire selon la seule source disponible, une version chant/piano. Chez Les Brigands, on apprécie le plaisir de la gestuelle scénique, cette délectation à souligner le relief des situations dramatiques, la verve dans l'articulation du mot, la fantaisie et la liberté d'un théâtre drôlatique.

Figaroscope

Les Brigands Gentlemen cambrioleurs
Thierry Hilleriteau

«Moi qui n’avais jamais eu peur d’Arsène Lupin, me voilà tout tremblant devant lui .» Voilà qui résume bien l’esprit facétieux du compositeur Marcel Lattès, père de l’Arsène Lupin banquier ressuscité ce mois-ci par la compagnie des Brigands. Si son nom semble aujourd’hui oublié du grand public, Lattès n’en fut pas moins l’une des figures les plus singulières du théâtre musical des années 1920 et 1930. Il y a d’abord son goût de l’insolite, manifesté dès sa première incursion dans le genre –en 1922 –, avec Monsieur L’Amour : une « opérette d’anticipation » dont l’intrigue se situait dans les années 1970. Il y a aussi son langage musical unique, subtil mélange d’influences rythmiques et mélodiques allant du parisianisme d’un Maurice Yvain au jazz américain, en passant par Reynaldo Hahn. Deux éléments que l’on retrouve bien sûr chez Arsène. Créée aux Bouffes Parisiens en 1930, l’opérette policière fit alors l’effet d’une bombe réunissant sur scène deux immenses personnalités : René Koval (dans le rôle-titre) et un Jean Gabin débutant (en Gontran). Soixante-quinze ans après, on redécouvre ce bijou de modernité et d’originalité avec le même plaisir teinté de piquante curiosité.

INTERVIEW : Christophe Grapperon : « Une oeuvre cocktail »

Le chef de choeur des Musiciens du Louvre fait partie de la troupe des Brigands. On le retrouve ici à la baguette, pour assurer la direction musicale de cet « Arsène Lupin Banquier ».

Qu’est-ce qui vous a séduit chez cet Arsène Lupin ?

Son côté insolite. Cette intrigue policière est très en dehors des sentiers habituels du théâtre musical. Ensuite, au fil des lectures, il est très vite apparu que l’oeuvre comportait les ressorts nécessaires pour qu’il s’y passe toujours quelque chose.

Comment vous êtes-vous réparti les rôles?

Dans l’opérette, ce qui fait la richesse d’une distribution, c’est la mesure avec laquelle on pondère le côté théâtral et le côté musical. Par exemple, le rôle de Francine nous est tout de suite apparu comme un rôle de chanteuse : c’est un peu la caution musicale de l’ouvrage. Pour Arsène ou Gontran, c’était plutôt 50-50, car il s’agissait de reprendre les rôles de deux immenses comédiens : René Koval et Jean Gabin.

Le langage de Lattès est singulier. Cela a-t-il posé problème pour l’orchestre ?

Oui et non. Le côté métis, cocktail de cette musique, est du pain béni pour les interprètes. On y retrouve des accents jazzy, mais aussi de fortes filiations françaises : Reynaldo Hahn et Debussy. Ce qui a posé des difficultés, c’est l’orchestration. Nous ne disposions que de la partition chant-piano et des parties séparées de l’orchestre de 1930, qui comptait trente musiciens. Les ayants droit voulaient que notre orchestration soit aussi proche que possible de l’originale, mais nous ne pouvions tourner avec plus de douze instruments. Il a donc fallu trouver un compromis : nous avons conservé les parties de cordes originales qui donnent à l’oeuvre son climat vintage.

(PROPOS RECUEILLIS PAR T. H.)

FAUT-IL Y ALLER ?

Après Ta bouche et Toi c’est moi, c’était un pari risqué pour la compagnie que de clore sa trilogie, vouée au parolier Willemetz, avec une oeuvre aussi méconnue du grand public. Pari plus que réussi : on se laisse totalement envoûter par le climat merveilleusement «années 1920» de l’orchestre dirigé par Christophe Grapperon. La force théâtrale des personnages est, elle aussi, assez déroutante. On y retrouve un Gilles Bugeaud impressionnant d’abattage en Arsène – même s’il semble manquer parfois un peu de projection. Flannan Obé, qui succède à Jean Gabin, est tout bonnement irrésistible. Et l’on saluera aussi la performance des nouveaux venus : Thomas Gornet (Claude), comique en diable et Laeticia Giuffredi (Francine), dont on admire la belle musicalité.

Concertonet.com 
23.12.2007

Les Brigands font un casse

Toujours fidèle au rendez-vous de fin d’année à l’Athénée, la compagnie Les Brigands poursuit ses investigations parmi la centaine de comédies musicales dont Albert Willemetz a écrit les lyrics: après Ta Bouche de Maurice Yvain en 2004 (voir ici) et Toi c’est moi de Moïse Simons en 2005 (voir ici), c’est ainsi le tour d’Arsène Lupin banquier (1930) de Marcel Lattès, en coproduction avec La Coursive (La Rochelle) et l’ARCADI.

Pour cette «opérette policière» en trois actes, Willemetz est assisté de Charles-Louis Pothier et retrouve Yves Mirande, dont le livret, inspiré de Maurice Leblanc, ne brille ni par le sens du suspense ni par la densité. Il est vrai que cet Arsène Lupin démangé par le démon de midi, presque en quête de respectabilité lorsqu’il est près d’embrasser la carrière de banquier, est plus sentimental que fringant et, comme de bien entendu, plus attachant que cette société prétendument respectable qui l’entoure. Il est vrai que l’actualité offrait de quoi nourrir la satire et le persiflage sur le thème de l’argent-roi: un an après le scandale de La Gazette du franc de Marthe Hanau (1928), le ministre de la justice venait d’être mis en cause suite à la faillite de la banque Oustric (novembre 1929). Au-delà de ces allusions historiques, la pièce réserve son lot réglementaire de calembours et se prête aisément aux détournements anachroniques, traditionnellement admis dans ce répertoire, qui ravissent le public, à l’image d’une garde des sceaux qui tient table au Fouquet’s ou de ce personnage qui donne un rendez-vous galant à Eurodisney.

Si les noms de Willemetz et Mirande demeurent relativement familiers, c’est en revanche l’occasion de redécouvrir la musique de Lattès, assassiné à Auschwitz en 1943. Ce disciple de Messager se souvient indéniablement des leçons de son maître mais aussi du style de Reynaldo Hahn, mais cette élégance et ce raffinement typiques de l’opérette française, avec des ensembles d’une belle qualité (comme «Ce sont des choses qui n’s’font pas», répété ad absurdum), s’ouvrent aux rythmes déhanchés des années 1920 : le compositeur avouait d’ailleurs lui-même qu’il avait «essayé d’unir dans [sa] partition la formule française de Messager, Reynaldo Hahn, Maurice Yvain, à celle des Anglo-Américains»… quitte à juxtaposer dans l’interlude entre les deuxième et troisième actes, pour évoquer l’assoupissement de la famille Legrand-Jolly, le sommeil de Brünnhilde et «Fais dodo, Colas mon petit frère».

Le mélange prend bien et, avec des dialogues point trop envahissants, le rythme se maintient durant près de deux heures et demie, sous la baguette énergique du commissaire Guerchard, alias Christophe Grapperon: ce (jeune) ancien des Brigands, qui avait par ailleurs réalisé l’adaptation de Chonchette de Terrasse (voir ici), est ici à la tête de douze musiciens, au sein duquel on reconnaît la plupart des habitués de la compagnie, à commencer par le pianiste et chef de chant Nicolas Ducloux.

La partie théâtrale de l’équipe s’enrichit de l’arrivée de Philippe Labonne à la mise en scène et de Jean-Marc Hoolbecq aux chorégraphies, mais sans que l’on constate de changement notable dans l’esprit des spectacles des Brigands. La scénographie et les costumes demeurent toujours confiés respectivement à Florence Evrard et à Elisabeth de Sauverzac: l’action est située dans un cadre plus esquissé et suggéré que lourdement réaliste, mais d’une tonalité résolument art déco plutôt que modern style, tandis que les costumes cultivent un côté cocasse et décalé, déclinant dans le milieu bancaire toutes les nuances du vert – la couleur du dollar, sans doute. Les gants blancs, la canne et le haut de forme ne font une apparition qu’avant le lever de rideau: les nostalgiques de Georges Descrières en seront d’autant plus pour leurs frais que Gilles Bugeaud, même s’il ne manque pas lui-même d’allure en gentleman cambrioleur, ne tente pas d’en singer la prestance et la classe.

Comme de coutume, les voix sont inégales, plus ou moins justes, plus ou moins puissantes – mais il faut se souvenir qu’aux Bouffes parisiens, à la création, certains rôles étaient tenus par des acteurs (Koval en Lupin et le jeune Gabin en Gontran). A ce jeu-là, les trois femmes s’en sortent mieux – Emmanuelle Goizé toujours aussi pétillante en Flo et Isabelle Mazin, sorte d’Isabelle Nanty d’une vulgarité remarquablement étudiée en poule ou en bourgeoise – et certaines performances d’acteurs méritent d’être saluées, notamment celles de deux nouveaux venus: Flannan Obé en Gontran et Thomas Gornet, d’une impayable énergie en fils de famille benêt et maladroit, joignant fébrilement le geste à la parole.

Simon Corley

Le Monde
27.12.2007

Aller voir, à l'Athénée, le dernier spectacle des Brigands est devenu, pour de nombreux Parisiens, une véritable tradition de fin d'année. Pour décembre, la compagnie a mis à l'affiche Arsène Lupin banquier, d'après Maurice Leblanc, sur une musique de Marcel Lattès et des lyrics d'Albert Willemetz.

En 2003, Le Docteur Ox, opéra bouffe d'Offenbach, avait attiré l'attention sur cette jeune compagnie spécialisée dans le divertissement lyrique. Ta bouche, opérette de Maurice Yvain, a souligné, en 2005, son originalité dans la veine festive. Toi c'est moi, comédie musicale de Moïses Simons, a confirmé, en 2005, l'aptitude de la troupe à dynamiser des partitions tombées en désuétude.

Mais, après ces trois francs succès, les Brigands ont éprouvé le besoin de se renouveler. Le départ du chef d'orchestre Benjamin Lévy et du metteur en scène Stéphan Druet a créé un déséquilibre, patent lors de la présentation de deux pochades du début du XXe siècle, en 2006, et pas tout à fait surmonté à l'occasion d'un nouvel Offenbach (Les Brigands, au printemps). Cette nouvelle production était donc particulièrement attendue. Comme d'habitude, l'oeuvre mise en scène donne dans le rétro. Créée en 1930, Arsène Lupin banquier est une "opérette policière" dont le principal atout réside dans les "lyrics" d'Albert Willemetz, savoureux concasseur de paroles qui restent longtemps dans l'oreille.

Recours aux anachronismes

L'intrigue donne le beau rôle au héros de Maurice Leblanc et manie avec métier les quiproquos dont raffole le théâtre de boulevard. Quelque peu anonyme, la musique de Marcel Lattès (neveu de Leblanc) a le mérite de ne pas se fixer sur une seule esthétique (celle du Paris de l'entre-deux-guerres) et goûte à un certain exotisme, jazzy ou non, que l'ensemble instrumental, placé sous la direction de Christophe Grapperon (un ancien chanteur des Brigands), sert avec sobriété.

Plus fantaisiste, la mise en scène de Philippe Labonne respecte l'esprit de la compagnie, notamment par le recours aux anachronismes (les Beatles) et aux références télévisuelles (pub pour une mutuelle avec employés en costumes verts), mais se perd un peu sur un plateau par trop vide.

Toutefois, défendu par des interprètes aussi à l'aise dans le chant que dans la comédie, cet Arsène Lupin banquier permet bien aux Brigands de se refaire. Autour de Gilles Bugeaud (Arsène Lupin), à l'abattage toujours efficace, Emmanuelle Goizé (Flo), plus tigresse que jamais, et Isabelle Mazin (Liane), irrésistible en fofolle kitsch, incarnent des valeurs sûres, alors que Marie-Bénédicte Souquet (Francine tout en fraîcheur) et Flannan Obé (Gontran méphistophélique) figurent des placements d'avenir.

Webthea.com
28.12.2007

Une nouvelle savoureuse réussite
de la Compagnie Les Brigands

Chaque année La Compagnie Les Brigands signe un nouveau spectacle puisé dans l’immense répertoire méprisé de l’opérette. Privilégiant l’esprit plus que la lettre, elle en secoue les ressorts, dégrippe les rythmes et montre que cette musique légère traitée avec respect recèle bien des trésors ; Arsène Lupin banquier en est le pétillant témoin.

Après les succès des spectacles précédents, Ta Bouche et Toi, c’est moi, la Compagnie Les Brigands clôt une trilogie dévolue au parolier Albert Willemetz. Avec Arsène Lupin banquier, opérette policière inspirée du personnage éponyme de Maurice Leblanc, Willemetz collabore avec l’un des meilleurs compositeurs de son temps Marcel Lattés. La recette de La compagnie pour polir ce petit bijou de comédie chantée et de la faire briller de tous ces feux est désormais largement éprouvée et gagnante ; garder l’esprit plus que la lettre, insuffler la folie et une grâce ludique dans ces histoires abracadabrantes en les rajeunissant et, surtout à prendre leur musique au sérieux….

Sans prise de tête ni excès d’exégèse

Non pas de ce sérieux doctoral et ostentatoire mais de ce respect qui lui rend le maximum de finesse et de détails, d’y insuffler le charme qui sourd de chaque note. Sans prise de tête ni excès d’exégèse. « Si on parle de musique légère, c’est d’abord parce que tout y est fait pour rire, mais cela n’exclut en rien la finesse et le sens du rythme, insiste le chef Christophe Grapperon, complice de longue date des Brigands. "Quand Marcel Lattés revendique d’associer les formules françaises de Messager, Hahn ou Yvain, à celle des anglos-américains, il y arrive et c’est à nous de restituer toutes les nuances de cette ambition. Sauf que tout ce qui est savant ne se montre pas. Le vrai génie de ces musiciens trop oubliés, est de dissimuler leur prodigieux métier dans l’unique but de divertir. »

Une athmosphère délicieusement décalée

Le métier est là, aussi bien du coté des musiciens dans la fosse que sur la scène avec une troupe d’acteurs chanteurs danseurs et réciproquement. Les talents conjugués du metteur en scène Philippe Labonne, de la scénographe Florence Evrard et des costumes d’Elisabeth de Sauverzac contribuent eux aussi à créer cette atmosphère délicieusement décalée qui est la marque des spectacles de cette compagnie. On rit beaucoup, on sourit tout le temps, baigné dans cette musique si familière aux mélodies immédiatement mémorisables, multipliant les clins d’oeils et les allusions. "Ce n’est pas parce que la mélodie se retient instantanément qu’elle est vulgaire ou inintéressante. Au contraire, le but est d’arriver à la faire fredonner à la salle. » poursuit Christophe Grapperon.

Autre clés d’un spectacle des Brigands, l’interactivité avec le public qui est sans cesse interpellé, pour son plus grand plaisir. Un plaisir que personne ne boudera.

ResMusica.com
30.12.2007

Deux heures de bonheur !

Le chef d’orchestre donne le ton lorsqu’il entre dans la fosse en prenant en otage toute la salle de l’Athénée. Une précaution qui se révèlera bien peu nécessaire tant le public est conquis par Arsène Lupin banquier, opérette de Marcel Lattès montée par la compagnie Les Brigands, dans la lignée de leurs précédentes productions, dont Ta Bouche et Toi c’est moi, du même parolier Albert Willemetz. Maurice Leblanc n’avait donné l’autorisation de créer une opérette sur son personnage d’Arsène Lupin qu’à la condition que ce soit son neveu Marcel Lattès qui en composât la partition. Librettiste et lyricistes nous montrent le gentleman cambrioleur sous un aspect d’ailleurs original, celui d’un redresseur de torts au cœur tendre qui s’embourgeoise en devenant directeur de banque afin d’aider la jeune première à épouser son benêt de soupirant. Un beau mélange de situations toutes plus cocasses les unes que les autres, dans lequel s’engouffre une mise en scène bien troussée. Les décors sont simples et beaux, les costumes colorés s’inspirent autant de l’époque de la création que des années hippies, en particulier pour une famille Legrand-Jolly caricature de la bourgeoisie.

Les Brigands ne faillissent pas à leur réputation, celle d’une équipe enthousiaste et enthousiasmante, dont la réelle complicité de troupe n’est pas la moindre de leurs qualités. Et la qualité est au rendez-vous ! Autour d’un Arsène Lupin élégant et charmeur, ses acolytes Flo et Gontran rivalisent de drôlerie et d’abattage, avec ce qu’il faut d’accent titi parisien, de gouaille et de charme à la fois. Marie-Bénédicte Souquet joue avec bonheur la naïve Francine, Isabelle Mazin évoque furieusement Isabelle Nanty et joue une cocotte hors pair. Sans parler du numéro irrésistible de Thomas Gornet que nous ne dévoilerons pas ! Le reste de la distribution est à l’avenant, tous artistes complets : chanteurs, acteurs, danseurs. Et les voix suivent, celles d’Emmanuelle Goizé et de Marie-Bénédicte Souquet évoluent dans le bon sens, la première raffinant son émission, la seconde perdant de sa verdeur et gagnant en mœlleux dans le registre supérieur ; quant à Flannan Obé, qui reprend le rôle créé par Jean Gabin, sa voix franche et claire est une révélation ! L’ensemble de la troupe n’a plus à prouver ses qualités de diction et la partition inventive, mêlant les canons du genre à des rythmes audacieux, imprégnés de nombreuses influences – on est entre le music-hall, l’opérette et Broadway ; les airs et l’humour sont parisiens mais la musique swingue – est servie avec talent et amour. Un spectacle à ne pas manquer, tous publics et diablement efficace, à l’Athénée jusqu’au 13 janvier 2008 puis en tournée dans de nombreuses villes d’Ile-de-France principalement.

Nicolas Pierchon

Fluctuat.net
04.01.2008

Quand les Brigands s'acoquinent avec Arsène Lupin

Vous devez vous dire : Arsène Lupin, on connaît, mais quid des Brigands ? Qui sont ces nouveaux associés du célèbres gentelman cambrioleur ? Eh bien voilà : ce sont les membres d'une compagnies d'acteurs/chanteurs et de musiciens qui remettent à l'ahonneurs de puis le début de ce siècle l'opérette des années 1920 et 30.

En 2004, ils avaient présenté, d'abord à l'Athénée, puis au Théâtre de la Madeleine, Ta Bouche du même Albert Willemetz et avait obtenu avec ce spectatcle un succès considérable. Avec Arsène Lupin Banquier, voilà que se clôt la trilogie autour du parolier : après Ta Bouche et Toi c’est moi,Arsène Lupin banquier est une charmante comédie qui place Lupin en position d'honnête homme, qui, à la suite d'un rocambolesque concours de circonstance se retrouve à la tête de la banque Bourdin, en lieu et place du vrai Bourdin, lequel est en fuite après avoir laissé son entreprise en failite. Par amour pour la nièce de Bourdin qui croit voir en lui son oncle, Lupin reprend l'affaire en main...

Et tout cela est délicieux : Lupin, Flo, son amante et complice, jalouse (on la comprend) de Francine, l'adorable nièce, le fiancé imbécile de celle-ci, le père de ce dernier encore plus bête que son fils, Gontran, l'assistant de Lupin... Tout ce monde joue et chante à ravir. Les scènes chantées sont entraînantes à souhait et les situations réjouissantes. Quelques tentatives d'actualiser le spetcale passent bien mieux dans les dialogues que dans les lyrics, où il arrive, heureusement rarement, que les chanteurs se mettent à imiter quelques figures de la musique pop. Mais, au fond, tout cela n'est pas bien grave, et l'on resort de l'Athénée qui fête actuellemnt ses 25 ans, en chantonnant...

JdF

Paris-Broadway
26.12.2007

Les Brigands continuent leur exploration du répertoire du théâtre musical français “de qualité” et consacrent une troisième production à une œuvre de Willemetz, après Ta Bouche (1922, musique Maurice Yvain) en 2004/2005 et Toi c’est moi (1934, musique de Moyses Simons) en 2005/2006. Si ces deux œuvres étaient relativement connues, cet Arsène Lupin, en revanche, est tombé fort injustement aux oubliettes. Car la partition de Marcel Lattès, disciple de Messager, est un régal… sans doute plus encore que celles des deux œuvres précitées.

Curieux sujet que se choisit cette comédie, qui voit le héros de Maurice Leblanc suspendre provisoirement ses activités pour venir en aide à une jeune-fille fort marrie de voir ses noces rendues incertaines par la déconfiture probable de la banque dirigée par son oncle. Le sang de Lupin ne fait qu’un tour : il se déguise pour prendre la place de l’oncle, Bourdin, et rétablit vite la situation. Si le livret d’Yves Mirande paraît parfois un peu paresseux, les chansons sont, elles, de la meilleure facture. Les lyrics de Willemetz et Pothier et la musique de Lattès se marient superbement dans leurs rythmes et leurs sonorités. Certaines pages instrumentales, comme le prélude du troisième acte, sont d’une beauté troublante qui les rendraient dignes du répertoire symphonique.

On ne sait que dire de la qualité de la production, qui oscille entre le “pas très bon” et le “plutôt moyen”. On est en permanence en équilibre sur la ligne jaune, mais on embarde plus souvent du mauvais côté que du bon. Le “look” de la production est pourtant très supérieur à ce à quoi Les Brigands nous avaient habitués, mais la distribution n’arrive à “porter” l’œuvre qu’imparfaitement et, surtout, certains choix de mise en scène laissent littéralement sans voix, notamment dans la présentation des chansons. Ils traduisent un manque de confiance phénoménal dans une œuvre pourtant solide, qui n’a pas besoin de ces procédés aussi contre-productifs que déplacés et insultants envers l’œuvre. Ça s’arrange heureusement un peu dans le troisième acte.

On n’est pas convaincu non plus par la performance de l’orchestre, qui ne semble pas très à l’aise et par une direction musicale qui a du mal à emmener tout le monde — chanteurs, musiciens — dans la même histoire. (On reconnaît dans l’orchestre plusieurs musiciens de l’Orchestre de chambre Pelléas, entendu la veille.) C’est dommage… mais on est reconnaissant malgré tout aux Brigands de nous permettre de redécouvrir ce répertoire disparu.

Les Echos
06.01.2008

Voleur et Brigands
Un nouveau succès pour une compagnie au tonus communicatif

A l'Athénée, le retour, chaque fin d'année, de la compagnie Les Brigands est devenu une tradition. Comédiens et chanteurs, ces saltimbanques comme on les aime font leur pain quotidien d'Offenbach et des opérettes des Années folles. « Arsène Lupin banquier » n'est pas la plus connue, mais le fameux gentleman cambrioleur né de l'imagination de Maurice Leblanc supporte bien cet avatar musical. La première eut lieu aux Bouffes-Parisiens, le 7 mai 1930 ; Marcel Lattès, neveu de Leblanc, en avait écrit la partition, Yves Mirande le livret, Charles-Louis Pothier et Albert Willemetz les paroles. Voilà donc Lupin prenant la place d'un banquier véreux, dont la nièce veut épouser le fils d'un diamantaire, ce qui n'est pas pour déplaire à l'oncle improvisé. A peine actualisés (un « Nous irons à Disneyland » lancé par Lupin à son amie garde des Sceaux, et la salle se tord de rire), les dialogues font mouche, et si critique sociale il y a, elle est un rien complaisante. Les chansons, bien troussées, regardent aussi bien du côté des rythmes d'outre-Atlantique, qui faisaient florès, que vers la tradition française. Bref, du travail cousu main, et du gâteau pour les interprètes.

Réglé avec brio

Florence Evrard a conçu un décor dont l'élément essentiel est un immense bureau de bois fauve ; et Elisabeth de Sauverzac a, comme d'habitude, imaginé des costumes délirants. La douzaine d'instrumentistes qui officient dans la petite fosse est menée tambour battant par Christophe Grapperon, qui campe aussi une silhouette de flic malchanceux. Marie-Bénédicte Souquet (Francine, la nièce) se débrouille allègrement d'un personnage qui pourrait vite être insignifiant, Alain Trétout (le diamantaire) et Thomas Gornet (son ahuri de fils) sont désopilants, comme Isabelle Mazin (la mère-la maîtresse du banquier) ou Gilles Favreau (Millepertuis), chacun trouvant son bonheur dans un air à sa convenance. Emmanuelle Goizé (la chérie de Lupin) est, comme toujours, craquante, et Gilles Bugeau, en petite voix, arrive à personnifier le héros avec élégance et esprit. Le meilleur de l'équipe, c'est Flannan Obé, qui reprend le rôle à la Frégoli créé par Jean Gabin ; il danse, il chante, il se démène avec un talent rare, prêt, de toute évidence, à affronter les plus grandes scènes. Réglé avec brio par Philippe Labonne, un spectacle idéal pour prolonger les fêtes.

MICHEL PAROUTY

Agora Vox
07.01.2008

En accueillant une nouvelle fois à Paris durant les fêtes de fin d’année la compagnie « Les Brigands », le théâtre de l’Athénée propose à son public ravi à l’avance, un spectacle aussi effervescent que des bulles de champagne.

Cependant avec un nouveau chef d’orchestre, Christophe Grapperon, dirigeant la musique de Marcel Lattès et idem pour la mise en scène du livret d’Yves Mirande par cette fois-ci Philippe Labonne, cette réalisation créée en octobre à La Coursive de La Rochelle a gagné en maîtrise artistique ce qu’elle remise quelque peu en exaltation jubilatoire.

Arsène Lupin, interprété par Gilles Bugeaud, s’y présente paradoxalement comme un redresseur de torts qui aurait pour mission de moraliser la spéculation financière en faisant profiter les petits épargnants de gains improbables en logique capitalistique classique.

L’usurpation d’identité étant la clé de voûte de son imposture fortuite, ses partisans vont l’entourer d’une fidélité à nulle autre efficace alors même que les peines d’amour vont dicter à ce maître en esbroufes, une procédure toute pragmatique à la résolution des frustrations affectives.

Plus préoccupé par le retour au semblant d’équité qu’aux moyens mis en oeuvre pour y parvenir, Arsène Lupin ne dérogera pas à la tradition d’échapper à toutes poursuites en brouillant les cartes de la hiérarchie sociale jusqu’à faire perdre trace de tous les méfaits induits.

Ce n’est pas moins de douze musiciens qui rythment depuis la fosse d’orchestre, la course poursuite engagée entre le réel et le virtuel, entre le vraisemblable et l’incongruité, entre la déontologie et l’escroquerie, mais c’est pareillement sur la scène neuf comédiens qui slaloment entre les chausse-trappes de l’auteur Maurice Leblanc et les Lyrics d’Albert Willemetz et Charles-Louis Pothier au mieux de la scénographie de Florence Evrard et de la chorégraphie de Jean-Marc Hoolbecq.

Au-delà de l’entracte, la salle sera définitivement conquise par tant d’espièglerie ingénieuse encouragée par un enthousiasme délibérément communicatif.

Forum Opéra
27.12.2007

L’étoffe des héros

« On choisit ses amis mais rarement sa famille » dit la chanson. Marcel Lattès, lui, n’a pas trop à se plaindre. Il doit à son oncle, Maurice Leblanc, d’avoir été désigné d’office compositeur de l’opérette « Arsène Lupin Banquier ». A cette époque - les années 30 - le gentleman cambrioleur fait figure d’ami public numéro un. Sa popularité déborde le cadre littéraire et lui vaut d’être porté à la scène, à l’écran, et même mis en musique le 7 mai 1930 aux Bouffes-Parisiens. L’idée vient des deux directeurs du théâtre, Gustave Quinson et le fameux Albert Willemetz auquel la compagnie Les Brigands, après Ta bouche et Toi c’est moi, rend pour la troisième fois hommage en exhumant cette œuvre oubliée.

Le livret, signé Yves Mirande, tire sur les mêmes ficelles que les romans de Maurice Leblanc. Lupin use comme toujours de son intelligence, de sa séduction et du déguisement pour prêter secours à l’innocence persécutée, en l’occurrence Francine, la nièce du banquier véreux Bourdin dont les malversations mettent en péril le mariage avec le fils d’un riche diamantaire. Face à la détresse de la charmante demoiselle, le sang et le cœur du « plus grand des voleurs » ne font qu’un tour ; il entreprend de détrousser le futur beau-père pour redresser la situation de l’oncle. Il y parviendra, évidemment, trois actes et une bonne vingtaine de numéros plus tard, d’une manière suffisamment inattendue pour que l’histoire se déroule sans ennui.

A ce récit troussé d’une main habile, il manque sur le papier le brin de fantaisie qui fait les meilleures comédies, musicales ou non. A défaut, la mise en scène de Philippe Labonne se charge d’ébouriffer le propos en introduisant chaque fois que l’intérêt retombe des anachronismes, des singeries vocales et même un trépidant numéro de claquettes, totalement gratuit mais d’autant plus emballant qu’il n’a pas de raisons d’être. Pour le reste, un décor simple mais judicieux, une scénographie précise servent à animer le récit tout en évitant l’excès de frénésie qui nuisait par exemple à Toi, c’est moi.

Le manque de folie, on le trouve aussi dans la partition de Marcel Lattés, raffinée, subtile – on entend le disciple de Messager, on entend même dans le prélude du troisième acte le thème du feu de La Walkyrie – rythmée mais à peine assez inspirée. On espère en vain l’air tendre qui fait chavirer, le tube qu’on fredonne trois jours durant et les ensembles endiablés qui donnent envie de taper dans les mains. Christophe Grapperon a beau conduire bon train ses dix musiciens, jouer le mouvement et les couleurs (belles sonorité des cuivres notamment) : à l’impossible, nul n’est tenu.

Et pourtant, l’esprit souffle, celui de l’opérette et du Music-hall, léger, vivifiant, entraînant. Le spectacle décolle porté par une équipe qu’on a plaisir à retrouver, Emmanuelle Goizé la première qui, dans le rôle de Flo, la maîtresse de Lupin, réussit l’une de ses plus belles compositions, garçonne facétieuse d’abord – l’on songe à Fragoletto des Brigands - puis femme fatale, sensuelle et vénéneuse – c’est alors Maricousa de Toi, c’est moi qui revient en mémoire.

On reconnaît aussi avec plaisir Alain Trétout et son faux air de Jean Benguigui, Gilles Favreau, éternel caissier, Isabelle Mazin amusante en grue puis en bécasse. On regrette que Loïc Boissier se limite au – trop – petit rôle de Bourdin ; on aurait bien aimé le voir et l’entendre en Lupin ; peut-être parce que Gilles Bugeaud, formidable Comte du Pas de Vis dans Ta Bouche, parait moins à son avantage en gentleman cambrioleur, un peu trop bonhomme, plus paternel que galant, vocalement tendu, comme fatigué de ses propres aventures.

Du coup, il se fait bousculer par les nouveaux venus, Thomas Gornet, irrésistible en fils de famille hébété ; Marie- Bénédicte Souquet, qui, bel exploit, parvient à interpréter sans mièvrerie – et avec beaucoup de finesse - un rôle de jeune première et surtout Flannan Obé dont le Gontran fait bien plus que jouer les « com-parses ». De simple acolyte au départ, il occupe rapidement le premier rang, scénique et musical. Derrière la silhouette juvénile du titi gouailleur et insolent – le rôle fut créé par Jean Gabin - on voit se profiler l’homme déterminé, carnassier, l’amant redoutable, le séducteur intrépide, l’aventurier ambigu et fascinant auquel il faudrait juste un peu plus de manières pour devenir gentleman cambrioleur, le prochain Arsène Lupin en somme… Et la preuve que les héros sont éternels.

Christophe RIZOUD

Theothea
03.01.2008

En accueillant une nouvelle fois à Paris durant les fêtes de fin d’année la compagnie « Les Brigands », le théâtre de l’Athénée propose à son public ravi à l’avance, un spectacle aussi effervescent que des bulles de champagne.

Cependant avec un nouveau chef d’orchestre Christophe Grapperon dirigeant la musique de Marcel Lattès et idem pour la mise en scène du livret d’Yves Mirande par cette fois-ci Philippe Labonne, cette réalisation créée en octobre à La Coursive de La Rochelle a gagné en maîtrise artistique ce qu’elle remise quelque peu en exaltation jubilatoire.

Arsène Lupin, interprété par Gilles Bugeaud, s’y présente paradoxalement comme un redresseur de torts qui aurait pour mission de moraliser la spéculation financière en faisant profiter les petits épargnants de gains improbables en logique capitalistique classique.

L’usurpation d’identité étant la clef de voûte de son imposture fortuite, ses partisans vont l’entourer d’une fidélité à nulle autre efficace alors même que les peines d’Amour vont dicter à ce maître en esbroufes, une procédure toute pragmatique à la résolution des frustrations affectives.

Plus préoccupé par le retour au semblant d’équité qu’aux moyens mis en oeuvre pour y parvenir, Arsène Lupin ne dérogera pas à la tradition d’échapper à toutes poursuites en brouillant les cartes de la hiérarchie sociale jusqu’à faire perdre trace de tous les méfaits induits.

Ce n’est pas moins de douze musiciens qui rythment depuis la fosse d’orchestre, la course poursuite engagée entre le réel et le virtuel, entre le vraisemblable et l’incongruité, entre la déontologie et l’escroquerie, mais c’est pareillement sur la scène neuf comédiens qui slaloment entre les chausse-trappes de l’auteur Maurice Leblanc et les Lyrics d’Albert Willemetz et Charles-Louis Pothier au mieux de la scénographie de Florence Evrard et de la chorégraphie de Jean-Marc Hoolbecq.

Au-delà de l’entracte, la salle sera définitivement conquise par tant d’espièglerie ingénieuse encouragée par un enthousiasme délibérément communicatif.

Evene
par Valérie Maureau

Après 'Ta bouche' et 'Toi c’est moi', les Brigands exhument 'Arsène Lupin banquier', troisième spectacle de la compagnie consacré à Albert Willemetz, créateur de l'opérette moderne. L'opérette policière, fort injustement oubliée, est gaiement savoureuse et la musique de Marcel Lattès marie avec finesse les styles français et anglo-saxons de l'époque. Si certaines chansons sont franchement datées, Philippe Labonne a su s'emparer de l'opérette de 1929 et déjouer la désuétude des paroles par l'humour. Légère et drôle, la mise en scène ne pense qu'à faire rire le spectateur et n'échoue pas un instant dans cette belle entreprise. Tous les stratagèmes sont bons. Parfois anecdotiques quand ils citent les événements de l'actualité, parfois tout simplement drôles, des anachronismes éparpillés ça et là se moquent de l'âge de cette opérette. L'illusion théâtrale est sans cesse cassée par l'intonation d'une phrase ou l'attitude d'un comédien. Certaines scènes sont tout bonnement hilarantes. Les comédiens vont jusqu'à faire des claquettes avec leurs mains. Tout le monde participe à cette joyeuse effervescence et même le chef d'orchestre, Christophe Grapperon, fait une entrée fracassante en commissaire Guerchard, imper sur le dos et carte de police à la main. Leur secret, c'est l'originalité, la fraîcheur du spectacle et le talent des interprètes. Ces derniers sont tous d'excellents artistes. Ils chantent, dansent, jouent avec brio et justesse. Le plaisir pris par les comédiens est partagé dans la salle. Gilles Bugeaud est un Arsène Lupin élégant et spirituel. Thomas Gornet plante un Claude désopilant. Emmanuelle Goizé incarne une Flo pétillante. Gontran, rôle tenu avec succès par le jeune Jean Gabin, est joué par un Flanan Obé méphistophélique.

Seul bémol : faute d'espace, l'orchestre est réduit à douze musiciens dont la ligne musicale couvre parfois les voix des chanteurs. On n'en est pas moins charmé par le spectacle.

Site conçu et réalisé par Jacques GANA - Illustrations et enregistrements sonores © leurs éditeurs et ayants droit respectifs